lundi 3 novembre 2008

Le monde ne suffit pas!


(title inspired by... James Bond!)

Le chat fait des galipettes en courant après une balle. Une fois seul il s'arrête, se redresse, regarde autour de lui et très digne s'éloigne de son jeu et mine de rien s'occupe de sa toilette. La tristesse revient par vague, elle n'a plus beaucoup de sens à présent mais elle a la vie dure. La mélancolie ne se détache pas, elle se fait moins présente c'est tout. Il y a longtemps que je ne reste plus clouée au lit incapable de me lever dans la grisaille du petit matin tellement mon coeur est lourd. De ce côté là ça va mieux, j'ai appris à moins souffrir.
Ce voyage cet été c'était un peu un défi à tout ce monde social, à tous ces gens qui s'exclamaient "quoi?! tu parles toute seule?! sérieux moi j'pourrais jamais : j'aurais trop peur!" Que peut-on répondre? J'aime la solitude, peut-être parce que je n'ai jamais été seule. Elle ne me dérange pas, et je sais que je n'ai aucun mal à lier contact avec les gens. Alors en partant c'était bien la dernière chose qui m'inquiétait.
Une fois là-bas il y avait tant de choses à partager que j'ai regretté de n'avoir amené personne avec moi. Mais pas tant pour me tenir compagnie que pour leur faire découvrir des choses à eux. A Kyoto dans la chambre de la guesthouse on a longtemps débattu sur les avantages et les inconvénients des voyages seuls ou à plaisir. Ceux qui voyageaient seuls tenaient à leur solitude, ceux qui voyageaient en groupe à leur compagnie.

Cette solitude me manque maintenant, c'est très calme une vie où personne ne vit avec toi, où les gens que tu côtoies ne prétendent pas t'imposer leur point de vue. On se retrouvait parfois pour manger ensemble, pour traîner dans les rues d'un Tokyo que je ne connaissais pas encore, pour prendre un verre dans un de ces adorables cafés. J'ai retrouvé la liberté cet été. Je l'avais un peu oubliée la liberté inconditionnelle qu'exige la jeunesse et que la société lui refuse. Il n'y avait plus de limites. Je me suis levée certains matins sans savoir quoi faire et j'ai pris le train sans aucune destination. Là je suis tombée sur des merveilles.
J'ai retrouvé une part de mon adolescence que j'avais oublié, celle qui s'était jurée que rien ni personne ne l'attacherait. Depuis je ne tiens plus en place et je ne cesse de faire des plans pour quitter enfin la maison familiale.

Retourner au Japon. A la vie facile de quand on a tout l'argent qu'il faut pour faire ce que l'on veut quand on veut. Il fallait faire attention à l'argent quand même et à l'autre bout du monde on me pensait bien incapable de le gérer. Lassitude de ne pas être considérée comme responsable. Après démonstration qu'il me restait largement de quoi survivre et que si un jour je dépassais le quota fixé de 60€ je me restreignais le lendemain si bien que je ne risquais pas d'être à sec on m'a laissée tranquille.



Souvenirs que tout ça, j'ai un peu de mal à réaliser que maintenant c'est fini et que je suis de nouveau enchaînée aux études et à cette maison... Il faudra bien s'y faire : j'ai un concours en Avril!


(photos : du traditionnel + la côte du Nord-Est vue du train)


1 commentaire:

Maryon a dit…

Ah, des photos de plus en plus belle, je plussoie.

La liberté ça attire... Mais c'est assez effrayant. C'est vrai que tu as eu beaucoup de courage de partir seule. Moi je ne suis pas partie seule en Australie et j'avoue, les moments que j'ai préféré et les plus paisibles étaient ceux où j'en avais eu marre de lui et que je me baladais seule sur le Darling Harbour, ou encore sur Oxford Street. Je crois comprendre ce que tu dis avec cet exemple...

Etrangement, tu vois, mon départ en France je ne le vis pas du tout comme ça. Peut être parce que l'autre voyage, je savais que j'allais revenir, que c'était temporaire. Là, partir, sans trop savoir ou je vais et avec qui je vais être, tout en sachant que je ne rentrerais pas chez moi.. c'est horriblement effrayant