dimanche 24 août 2008

D'un monde a l'autre... la peur entre les deux.

Vous connaissez la peur? celle qui ne tord pas le ventre, qui ne provoque pas les larmes, qui n'attise pas l'angoisse : la peur froide qui met a nu l'incroyable pretention de nos certitudes.
Depuis un petit moment j'ai peur. Peur de tout sans en avoir l'air, sans meme le ressentir. L'angoisse elle en a profite pour fuir, les larmes avec elle c'etait assez evident. A l'exterieur le calme plat, a l'interieur aussi; mais qu'est ce que je me maudit d'etre seule, d'avoir fait une nuit blanche, de ne pas avoir fait gaffe a ce bout de papier alors que tout le temps ou il etait sous mes yeux je me disais qu'il fallait que je le range immediatement... Si personne n'a daigne le ramasse et le deposer au lost&found moi je suis dans de beaux draps... et je vais encore perdre pas mal d'argent...

A part ca tout va bien, la vie est belle, le temps moche, j'aime le japon, la nuit qui m'appaise et me fait oublier toutes les horreurs (du debut a la fin), cette liberte si souvent cherchee et enfin trouvee dans toute sa splendeur.
J'aime le train et le spectacle fantastique des montagnes embrumees. Passer le temps a le perdre et tant pis : on reviendra plus tard, quand on aura fini de vivre, reprendre gout au monde au bord d'une riviere entre deux montagnes dans un pays si doux...
Et je reviendrai avec d'autres aussi, partager la folie qui regne la nuit sur tokyo, les rues bruyantes et lumineuses, le calme paisible de la campagne, la chaleur du Sud et la beaute du Nord.
Ca ne fait rien si je pars, je reviendrai. Et je n'en finirai pas de vivre.
Si seulement cela pouvait etre vrai.

En France ce sera le retour a des siecles en arriere : la Terreur... peut-etre.

mardi 19 août 2008

"La plus perdue de toutes les journées est celle où l'on n'a pas ri."

(title inspired by Chamfort)

Je pars aujourd'hui faute d'être partie hier.

Les jap' je les retiens avec leurs pompiers, leur sirène à quasiment minuit, leurs cris à 5heures du mat' pour faire sortir un gros camion bruyant. Et tout ça dans une rue qui était sensée être moins bruyante que la précédente!

Adieu tristesse pour aujourd'hui. Je vous abandonne de l'autre côté de l'Océan et j'en suis désolée : mais ça fait moins mal quand je ne pense pas à vous. En rentrant je rattraperai tout ça, en attendant je vais vivre un peu trop vite pour y survivre (: une ville par jour pendant une semaine c'est pas gagné!)

Dis est-ce que tu penses qu'il faut arrêter là? dis est-ce que tu crois que nous deux c'est tendance?

(title inspired by Louise Attaque : depuis toujours- à plus tard crocodile)

Ecrire pour rien. Parce qu'on a rien de mieux à faire. Parce que sortir ce soir pour le moment pèse un peu trop lourd. Mais pourquoi pas après tout.

Il se passe vraiment des trucs bizarres dans l'immeuble d'à côté depuis ce matin! Et je ne saurai absolument pas vous dire quoi...!

L'infranchissable rupture de la ligne d'éphèmère intangibilité de la réalité se dresse de droite à gauche et de gauche entre nous et le monde. Pas une lézarde pour éloigner de là la fatalité qui plane au dessus de nos têtes et nous englobe tout en même temps dans la sphère bien nette mais déjà usée de la terre. Et au delà même du monde sur lequel chaque jour se lève le soleil à grande eau, trempant tout à la fois le ciel et le coeur des hommes de ses larmes lourdes de rosée, on trouve une fourmilière gigantesque de points lumineux qui, vu d'ici, ne paraissent rien et sont pourtant infiniment plus grands que nous. Le mystère vient de là et de l'impossibilité de voir surgir hors de nous-même une idée plausible et acceptable. Ainsi tous les autres cerveaux même les plus proches de nous sont déjà trop éloignés pour la compréhension mutuelle. L'amour dans un tel monde est, on le pense bien, du registre de l'impensable et pourtant les êtres humains acharnés dans leurs entêtements quotidiens tendent, tant bien que mal, à prouver le contraire : pour ceux qui les contemplent du haut d'un orgueil totalement inadapté et puéril ils apparaissent dans le plus simple des ridicules. L'éternité de la conscience n'ayant pas encore été prouvé nous avons tout le temps pour la faire disparaître. Et puis de loin en loin on commence à se taire et c'est sur terre comme un début d'intelligence, mais il faudra du temps avant de voir les gens comprendre ce qu'est réellement l'amour et enfin cesser de s'entre déchirrer pour simplement se sourire.
Et sans un mot par pitié!


En haut de la Tokyo Tower les japonais ont traduit le paysage en braille, pour que les aveugles aussi puisse profiter de la vue. C'est très japonais.


Et cesser là de respirer, comme sonne l'heure, s'en aller sans regret vers ailleurs. Toujours plus loin, disparaître un jour pour que plus rien ne recommence. Surtout pas la jalousie des garçons et leurs propos horribles dont rien ne peut nous laver.
Un homme ne sauvera jamais une femme. Et à partir de là il est déjà trop tard pour croire un seul d'entre eux. Moi je n'en peux plus.

"Avec l'intention de revenir mais pas avant longtemps"...

(Title inspired by Emily Dickinson. : parce que ce site existe encore et garde la trame de nos souvenirs)

Les pompiers sont venus arroser mes plantes. Et moi coincée dans l'appart' alors que j'aurai dû partir aujourd'hui je ne sais toujours pas ce qui s'est passé. J'aurai dû partir avant que tout commence.
Au bout de 10heures le camion de pompiers qui semblait avoir élu domicile au bout de la rue a enfin levé le camp.
Mardi perdu à assister au désastre tant attendu, et dehors le monde s'agitait en vain sans que je comprenne exactement ce qu'il s'y passait.
Il fallait bien que ma vie tourne encore en rond : c'était bien trop prévisible et ça me fait un peu rire que je sois tombée si juste. Et si durement.

A shinjuku le sourire de connivence d'une étrangère perdue comme moi dans le centre de voyage (mais pas seule, elle) m'a rendu le mien. Et de retour à Shinjuku pour peut-être une des dernières fois j'ai retrouvé ce vague plaisir à marcher dans cette gare immense et surpeuplée.
Le goût sucré d'un moccha blanc au starbucks de la gare a fait passé la boule que j'avais dans la gorge que j'avais depuis le matin.
Et la nuit a fini d'emporter les dernières traces de chagrin.
Il n'y a pas de place ici pour la solitude. Et pas plus que là-bas je ne gacherai le bonheur d'être libre.

Au Lumine Est, dans la boutique de fourniture une japonaise lisait près de moi un manga dont, s'il n'avait pas été à la disposition de tout un chaqun, j'aurais été persuadée qu'il s'agissait d'un hetai.
J'ai encore acheté carnets et stylos là-bas.

Il n'y avait pas beaucoup de différences entre ses mots et ceux de l'autre il y a trois ans. Seulement trois ans et ça semble déjà appartenir à un autre âge. Et un peu plus à chaque fois ceux qui prétendent que l'amour vaut quelquechose me font rire. Lui qui ne m'aime pas prétend pourtant pouvoir être jaloux. Tout ce qui alors était rassurant parce que tendre devient sale et me blesse; savoir si je n'ai pas risqué pire n'intéresse personne.
Les mêmes insultes aussi. Et je n'en peux plus de devoir supporter toujours la jalousie des autres moi qui me défend d'en ressentir la moindre.
Maintenant c'est fini. Le même détachement froid que la résignation dédaigneuse, un brin méprisante. En attendant que tout se change en colère.
Mais j'ai envie d'en rire de cette stupide réalité : tout sera toujours pareil et je ne suis que la répétition imparfaite de ce qui a été et de ce qui sera. Rien à faire.

Il y a des choses qui, si je vous les racontais vous horrifieraient peut-être, et que moi-même je me suis appliquée à oublier. Peu importe cela aussi. Pourtant ça aiderait peut-être à me comprendre, à arrêter de me détruire en deux mots. Puisque n'importe qui peut le faire, et y réussit si bien.

Ma dernière semaine à Tokyo a été partagée entre eux, trois parisiens et ma corres' japonaise.
On a trainé longtemps dans Shibuya avant de finir à Roppongi.
A chaque fois que le dégoût des mains qui se tendent pour nous attraper, celui des propositions trop occidentales et trop longtemps répétées pour être encore acceptables, il y a toujours quelqu'un pour écarter les importuns, pour me sourire, pour m'appaiser. Sans, eux, rien attendre en retour.
Je sors la nuit et je marche longtemps assurée que je ne risque rien.
Vivre ici pour toujours, dans la tendresse des nuits estivales. Et ne rien chercher d'autre que des sentiments dépourvu de toute vénalité. Faire disparaître jusqu'au goût de la France.

Mais je pars, je pars. Je quitte cette ville et la folie de ses week-ends et peut-être que je n'y reviendrai pas. Le regret des néons auquels on a pris goût. Et ailleurs trouver toujours les mêmes enseignes lumineuses mais une nuit plus calme peut-être...

J'en rêverai encore longtemps, dans les soirées d'hiver, de ce pays où j'ai retrouvé tous mes fantômes et où ils étaient si peu encombrants...




(et ma playlist du moment se limite à Louise Attaque : )

jeudi 14 août 2008

Vivre toujours dans cette liberté totale...

Ce matin nous étions au petit jour sous le ventre de fer de "mother", entre les pattes de l'araignée de Ropongi. A cinq heures passées, dans le wagon vide d'un des premiers métros de la journée, je me suis allongée sur la banquette et m'y suis endormie. Lorsque j'ai repris conscience une heure était passée et mon arrêt avec. Le wagon était rempli de dormeurs.

Avec elle, dans son adorable appartement, j'ai encore expérimenté le petit déjeuner de rien et déjà bien trop lourd. Séance d'essayage de ses vêtements à elle qui ne lui vont plus (et pour cause). Le ciel était bleu et dégagé, laissant place nette au soleil qui, à 13heures, tapait plus fort que jamais. Les rues tranquilles du côté du cimetière de Tokyo sont vertes et dorées. En marchant doucement dans la chaleur nous sommes arrivées à Ueno.

A Akihabara j'ai changé d'ipod. Un 30GB à 120 euros.

On a marché encore et encore dans les ruelles d'un quartier bas où s'enchaînaient les cafés, les coiffeurs et les boutiques de fringues de goût douteux.
Au détour des rues une exposition d'art gore et une animalerie où un hérisson cotoyait une tortue à l'horrible cou étirable et étiré et des lézards aquatiques albinos...
Et un seul mot à la bouche : "improbable".

Retour à Shinjuku à 22heures avec eux. Première séance de purikura pour ma part.
Et retour ici à 1heure.

Demain rendez-vous avec eux à 10heures.

mardi 12 août 2008

Les surprises.

J'ai acheté il y a une semaine ce que je pensais être une petite pochette en dentelle noire, gonflée par ce que je suposait être du plastique pour lui donner une forme. Et puis je l'ai oubliée. Reprenant à l'instant mes diverses achats j'ai déballé la pochette et l'ai ouverte. Il s'agit en fait d'un sac en dentelle noire dont la pochette n'est rien d'autre que la poche extérieur. Un sac pliable en quelque sorte...

Tout à l'heure en rentrant du marché aux poissons où nous avons dégusté d'incroyables sushis (incroyables car délicieux) j'ai acheté du pain pour accompagner les oeufs de saumon que j'avais acheté là-bas. Lorsque la tartine que je m'apprêtais à déguster eut fini de griller, il m'est apparu que le grille-pain y avait imprimé une tête de panda.

Hier dans le café adorable où nous sommes entrées pour finir la journée j'ai pris un café au lait-crème (plutôt le contraire d'ailleurs : un lait au café crème) dont la photo sur le menu annonçait que la crème était ornée d'un visage souriant. Le visage y était en effet, parfaitement identique à la photo; l'assiette avec le petit pot de sucre et la cuillère était aussi exactement fidèle à l'image; et il a fallu que je finisse ma tasse avant que la crème et son dessin ne disparaissent.

Les surprises ne cessent jamais dans ce pays de la perfection.

lundi 11 août 2008

Running with scissors

(mémoires d'Augusten Burroughs adaptées au cinéma sous le même titre)



On apprendra bien à vivre un jour; avec toute notre fierté étalée en grand sur nos visages fantastiques; on pourra surement être enfin nous dans toute notre splendeur sans personne pour nous déranger encore.

Les japonais ne tiennent pas l'alcool : dès 22heures ils sont assis sur les marches du métro penchés sur un sachet en plastique.
Mais ces sourires des autres, de ceux et celles rendus moins timides par l'alcool, ce sont bien les seuls qui pouvaient me réconforter hier. Mais je ne suis pas restée : trop de colère.

Je ne supporte pas le goût des baguettes de bois des restaurants et des combinis. Peu importe. Tout alors dans mon lait au café (plutôt que le contraire) il y avait le sourire d'un visage crémeux; ailleurs ç'aurait été un coeur.
D'ici pour le moment je ne peux rien oublier, rien retenir non plus : tout ce que je pourrais vivre s'effacera immanquablement, irrémédiablement, dès que je redescendrai de l'avion. Et cette certitude m'écrase déjà : l'envie de fuir s'est de nouveau emparée de moi.

Je rêve de tout ce que je vis et si ça ne devait jamais finir je pourrai bien enfin y prendre goût.
Elle m'a dit : "tu ne rentres pas tout de suite, il te reste beaucoup de temps avant de penser à ça." C'était presque rassurant.

Celle qui maigrit...

Je suis remontée sur une balance pour la première fois depuis au moins 3 ans quand je suis arrivée ici. 60 kg (les grammes sont trop variables pour qu'on en tiennent compte); c'était il y a une semaine.
Il y a une balance ici aussi. 57 kg. Une semaine à marcher en mangeant à peine et 3 kg en moins; je me sens idiote ( et moche ) à manger aussi peu; mais je mange à ma faim et quand j'ai faim : c'est juste qu'avec toute cette chaleur je n'ai plus faim.
Tout à l'heure n'ayant trouvé nulle part où manger (Ginza est cher et j'ai dépenser la moitié de mon fric de la journée en fringues^^) je me suis arrêtée à 15heures dans un excelsior caffè pour manger un cheese cake et boire un café mocha : j'en suis ressortie malade d'avoir trop mangé...
Mais ça ne fait qu'aggraver les disproportions de mon corps et dans le miroir je recommence à me détester : j'ai un buste de plus en plus taillé comme celui d'une anorexique; et par contraste le bas paraît deux fois plus gros... (alala... ça faisait longtemps que j'avais pas fait de trip je suis grosse-moche-et-conne ^^)

Enfin à par ça tout va bien : retour à Tokyo qui m'a manquée; retour de la connexion internet; retour des nuits trop tôt écloses (la nuit tombe plus tard à l'Est).
J'ai acheté mon premier top japonais (hyper moulant et rock'n'roll) et un collier (lanière de cuir noir, dentelle blanche et chaînes). Et j'ai traîné toute la journée sans but; Tokyo est une belle ville : étonnamment pleine de verdure.
J'ai de moins en moins envie de rentrer en france.
Ici on ne te matte pas ouvertement dans la rue; on ne te siffle pas (well, il y a des vieux pervers pire qu'en france en réalité : le premier jour y en a un qui en plein milieu d'un passage piéton m'a fait "grrr" ...); on ne te klaxonne pas...
Et la chaleur, insupportable dans les maisons, est si agréable à l'extérieur...
Il y a, cachés dans ce pays, des endroits, des gens, des instants, magiques et merveilleux... il suffit de les trouver. Je n'oublierai pas.

Mais dans le ciel des grandes villes il n'y a jamais qu'une seule étoile.

samedi 9 août 2008

Alone in Kyoto

(this title is inspired by the same named band)

Le temps passe vite, ou pas. Parfois je me rappelle qu'il ne me reste deja plus que 15 jours et parfois je pense a tout ce que je vais faire en 15 jours et la le temps s'allonge indefiniment.

Il fait chaud ici, mais ce n'est pas si genant que ce qu'on m'en avait dit : j'aime cette chaleur reconfortante qui me rappelle les etes passes : ceux ou il faisait beau.
Cette semaine il y a eu beaucoup de choses : il y a eu Hiroshima et le garcon qui chantait ces "japanese love songs" la nuit au bord du fleuve; les deux chats croises au detour d'un chemin, le minuscule restaurant juste apres ou j'ai commence a comprendre ce qu'on me disait.
Il y a eu Okayama ou je suis arrivee a 21heures et ou le chauffeur de taxi m'a trouve un hotel sans me faire payer la course; le japonais qui ne parlait pas anglais et qui s'est etonne qu'etant francaise je le parle, la verdure et la fraicheur de la ville (toute relative : n'oublions pas que nous sommes au Japon), le voyage en train au milieu des montagnes pour arriver au milieu de nulle part et repartir aussitot.
Et il y a Kyoto et la guest house pleine d'etrangers, pleine de dialecte; la premiere soiree qui a finit au leve du soleil et la seconde qui a commence avec le feu d'artifice...

Il fait chaud et je mange a peine, j'ai retrouve cette chaleur qui autrefois me coupait l'appetit en ete.
L'envie de pleurer vient et s'en va au rythme de mes pas, au rythme de l'ete, au son des cigales, les bords des fleuves (ces bords de l'eau que j'adore ici) porte le poids de la nostalgie melancolique depuis hiroshima.
A hiroshima les cigales ne se taisent jamais; et cette nuit la en regardant la cigarette qu'il avait pose sur le banc se consummer j'ecoutait sa voix se meler au bruit des cigales et du fleuve. Ses chansons parlaient d'adieux. Lui aussi a dit que j'etait jeune. Je suis la plus jeune partout il faut croire.
La plus folle aussi, l'espgnol l'a dit tout a l'heure :
-eyh! Where's the other french guy?
-I dunno, I think he desappeared!
-Girl you're crazy!
-No, I7m not!
-Sure you are
-...
-Well, you're a little bit crazy
- okay I guess, a little.

Va savoir. L'a demoiselle qui,adolescente, pleurait de frustration et de rage en revant de liberte est enfin libre, et tout a sa joie ne peux s'empecher de ressasser les vers du poete : je me souviens des jours anciens et je pleure> Verlaine comme une obsession, pire peut-etre que Rimbaud. ..


(sumimasen for the errors de frappe : j'utilise a japanese computer, and it's not the easiest thing to use (et ca c'est un apercu de la facon dont je pense en ce moment : a moitie en francais, a moitie en anglais et les mots que je connais en japonais, en japonais : c'est pas toujours facile de penser^^)

dimanche 3 août 2008

Des cafards et des hommes.

J'ai marché longtemps le ventre vide; à vrai dire je n'avais rien mangé depuis mon retour de Shinjuku ce matin à 10heures. Et je suis allée me perdre dans les ruelles des beaux quartiers d'Harajuku, où les maisons sont d'immenses architectures à l'occidentale et où les terrasses des restaurants sont ornées de guirlandes lumineuses.

Ici il va bien falloir que je change de prénom et d'âge. De prénom parce que le mien personne n'est capable de le prononcer correctement et que Anna (pour Anne et Nana) c'est plus simple pour les japonais; d'âge parce qu'une demoiselle de 19 ans au Japon ne dit pas son âge la nuit. Alors j'aurais 21 ans, comme ils ne savent pas me donner d'âge, et que je ne sais pas tellement leur en donner non plus, ce n'est pas grave.
J'aimerai bien restée encore longtemps dans cette chaleur tamisée de vent, dans ce vent qui éloigne par moment la chaleur.
En remontant les grandes rues tout à l'heure il y avait, à intervalles réguliers, le souffle glacial de la clim' contre mes jambes nues; il va être temps d'acheter éventail et serviette avant d'avoir fondu.
Il est minuit et je voudrais retourner dans cette folie nocturne qui obnubile Tokyo. Descendre au hasard le long des rues et attendre de voir qui l'on croisera, ce qui se passera. Et goûter de nouveau à l'ivresse qui nous fait tout oser.

En rentrant enfin après m'être égarée longtemps dans un Tokyo tranquille et surprenant, j'ai aperçu les semelles rouges des talons hauts d'une fille; et je me suis demandé si j'aurais un jour l'occasion de porter des Louboutin; les siennes étaient magnifiques.

Dernière nuit sous le ciel sans étoile de Tokyo; avant une semaine du moins; dernière nuit avec l'ordinateur à porter de mains aussi. Demain Hiroshima et un grand concert d'horreur et de beauté mêlées.

Ici aussi je traîne seule la nuit, ici aussi j'arrose mes veines de whisky, ici aussi je passe des journées sans manger... Ici aussi quand la nuit vient j'ai envie de pleurer.


Revenir vivre Shinjuku la nuit, et ne plus jamais revenir.

Mais la prochaine fois j'irai à Shibuya, aller au Womb comme dans le film.
Minuit était passé quand je suis partie, le dernier métro venait de passer et je suis allée à Shinjuku à pieds en me demandant quand est-ce que les soirées finissaient dans ce pays où la nuit tombe avant 19heures. Alors je suis retournée traîner dans ces rues que je commence à peine à connaître; et je suis retombée sur le même que la dernière fois, et je me suis encore laissée entraîner dans un des clubs de Tokyo. 
Ici il y a la nuit une foule en manque de plaisirs et dans les boîtes en sous-sol l'ambiance est étrangement chaleureuse.
J'ai pris goût au rouge sang du bloody mary. Ceux qui m'ont entraînée là m'offre à boire (les soirées ne me reviennent pas trop cher pour le moment) whisky,whisky,whisky juste assez pouvoir mettre le monde à mes pieds. 
Les japonaises me disent "cute" et je les trouve jolies aussi, plus humaines que tous les mannequins en puissance qui traînent dans les rues. Et les garçons sont beaux avec leurs coiffures impossibles et leurs airs de filles (presque).

Je suis rentrée à 10h (et à 9heures dans les rues de la ville, la nuit finissait à peine et les gens tombés sur le trottoir n'avaient pas l'air de vouloir le quitter. Je suis repartie à 14heures, ai dormi entre temps.

Harajuku le dimanche c'est les embouteillages du périph' mais à échelle piétonne. Et je n'ai pas pu m'empêcher d'y dépenser une fortune. 
Mais il faisait plus chaud qu'avant ou mes sacs ont fini par être trop lourds je suis revenue tout poser, écrire ça, et me doucher.

samedi 2 août 2008

Si vous passez laisser un message : je n'ai pas de statistiques.

Il a fait beau aujourd'hui : soleil et brise légère sur les temples et les lotus du parc d'Oeno. La marée verte des lotus immenses aux fleurs éparses et à peine ouvertes, le bruit incessant des cigales auquel s'ajoute les cris des corbeaux, les temples au bout de chaque sentier : on sort de la ville en entrant dans ses parcs bien plus surement qu'en allant à la mer. Mais entre ce jardin japonais et la forêt vierge mal tenue entre deux barrières de Shinjuku, je préfère celui-ci; et de loin.

L'anguille est, mine de rien, un poisson délicieux. Et un bol de riz agrémenté d'un important morceau de la dite anguille (et là je ne peux m'empêcher de penser à Boris Vian, et je regrette que les poissons ne se pêchent pas dans les tuyauteries des lavabos (Boris Vian, l'Ecume des jours) ).

Demain Harajuku, Yoyogi et Shibuya, pour profiter de l'ambiance et de la mode des rues japonaises.
Je ne sais pas si j'aurai assez de place pour toutes les photos de mon voyage; alors je prévois d'autres souvenirs : j'enregistre les bruits de Tokyo. Au pire les images ne manquent pas sur iternet.
Aujourd'hui c'était le bruit des cigales et des corbeaux dans le parc; le ruissellement de l'eau d'un temple; le bruit des pas de la foule de Shinjuku station.

Je vais peut-être retourner traîner.

I keep loving this little english lady.

J'ai trouvé un cadeau tout mimi pour ma livia (souvenir souvenir).
Et moi je suis encore tombée amoureuse de la blonde Alice; il n'y avait ni le Chapelier fou, ni le Chat du Cheschire, alors j'ai pris Alice en dame d'échec et le lionn et son pou dingue (pudding) (mais vous ne connaissez pas, incultes, alice de l'autre côté du miroir.).
J'ai les pieds e compote, il fait de plus en plus chaud mais je résiste : ni éventail ni serviette; rebelle même dans le confort!^^

vendredi 1 août 2008

Le Japon? C'est comme l'Italie : des chats, des scooters et la bocca de la verita!

(neko-cha kawai desu)

Après 4 (petites) heures de sommeil le réveil est dur. Je n'ai pas regretté d'être aller à Shinjuku hier soir (d'autat plus que j'ai quand même bu à l'oeil), mais je n'ai pas regretter non plus d'avoir abrégé la soirée à 2h.

Aujourd'hui c'était la mer et la campagne. Mais la campagne à Tokyo c'est comme la montagne : c'est sur la mer, pas la place d'en mettre ailleurs! La ville n'en finit jamais.
Le train pour la mer n'est qu'un train de manège à travers la "campagne"; un monorail qui part parfois à pleine vitesse. Et on arrive au bout du monde. 
On a mangé au bout du monde : à la terrasse-comptoir du plus haut restaurant de l'île pleine d'escalier. En face de nous, derrière nos assiettes, le vide et un peu plus loin la mer, jusqu'à l'horizon. Après les sushis et les ramens j'ai goûté le calamar, découpé en rondelles dans l'assiette et débarassé de le friture des beigets français.

C'était le jour des glaces et des saveurs impossible. La première : glace à la spécialité de l'île : de minuscule poissons crus servis avec du riz et des algues; une glace au poisson donc (sans riz ni algues évidemment) dont le goût aquatique reste léger; les morceaux de poissons eux sont bien là.
Passage obligé par la plage.

Ensuite le train encore et un temple boudhiste de plus (dans la ville du grand boudha cette fois) : les lotus sont en fleurs, le parc est magnifique et les cigales comme partout ici stridulent (o peut pas appeller ça chanter : vous ne pouvez même pas imaginer le bruit qu'elles font!)
En fin d'après-midi cérémonie au temple; les moines mêlent leurs flûtes au chant des cigales. Drôle d'harmonie discordante.
La seconde glace a été à la patate douce, délicieuse.

Et puis toute la journée des chats se dorant au soleil sur des tuyaux, des scooters, des cochons en pierre; toute la journée des cafés au noms italianisants; un moment même la bocca de la verita. Aujourd'hui on s'est senties autant en Italie qu'au Japon.