Il est 2h40. Je rentre de Shinjuku en taxi. Celui qui conduit n'a pas de gants blancs, un peu plus tôt dans la soirée l'autre en avait. Les demoiselles qui m'ont mis dans le taxi n'échappaient pas à la règle : à deux heures du mat', ici ou ailleurs, les filles malheureuses pleurent à cause des garçons. Dans toutes les soirées c'est pareil, à la même heure, dans le monde entier. Et ici, à Tokyo, c'est pareil.
J'étais à Shibuya aujourd'hui, mais j'y retournerai : trop épuisée pour chercher tout ce que je voulais voir. Je suis partie à 11h30, sans même penser que mon corps pourrait avoir faim (on a jamais faim ici) et en sortant du métro la tête qui tourne encore une fois : genou à terre; je crois que j'ai bien failli tomber cette fois là. Marcher trop longtemps pour trouver l'endroit où l'on veut aller. Je marche toujours trop longtemps. A Shibuya les LOVE hotels sont multicolores (colorfull rooms tu m'étonnes). J'ai fini par trouver le kaiten sushi que je cherchais (bar à suchis tournant). Mes voisins parlaient tous les deux français : une française depuis 3 semaines au Japon pour son travail et un japonais en vacances depuis deux ans à Paris. Les sushis étaient délicieux : au bout de 10 je n'en pouvais plus. 850 yens le repas (environ 5euros); rien à voir avec les fades sushis français hors de prix.
A 13h30 j'étais sorti, j'ai trainé : monté les 7 étages du 109 (je les ai redescendu aussi), ceux du Tokyu pareil; pas trouvé les magasins que je cherchais. Je me suis égarée un peu partout. Et puis finalement à 16h30 j'étais à l'appart' avec 7 grelots pour 350 yens (environ 2euros) et 8 sushis (je crois) pour 295 yens (moitié prix : c'est la fin de la journée; ce sera mon petit dej' demain). Je me suis endormie net et réveillée à 10 min de mon rendez-vous.
18h40 chez mon oncle. On est allé manger des ramens (à une bonne demi heure à pieds; dur pour mes pieds pleins d'ampoules); delicious. Un verre au coton club (café sympathique), puis un thé glacé; il fait toujours chaud ici même s'il y a du vent en ce moment le soir. On rentre à 22h en taxi. On a parlé de tout et de rien : des films et des démocraties, des nuits à Tokyo.
23h je repars : direction Shinjuku pour y traîner. Jeans et tee-shirt noir; un peu plus adapté que le pantalon en lin beige et le haut japonais vert clair de la journée. Les rues du quartier sont éclairées par toutes les enseignes lumineuses et criardes. Je tourne en rond. Le vent, la nuit, les lumières de la ville et minuit qui approche avec le dernier métro. Ici les sénégalais parlent anglais, japonais et français couramment (les "blacks" sont bien les êtres humains les plus cosmopolites de la planète terre). Racollage peut-être. De toute façon je cherche quelque part où passé la soirée alors pourquoi pas. C'est le dj qui m'emmène dans ce club souterrain. Pas besoin d'ivresse la musique prend toute la place. Teq' paf pour commencer. Trois japonaises s'éclatent. Un bloody mary offert pour continuer. On vient me chercher. Somme toute j'ai été draguée par une japonaise qui avait trop bu et qui me force à danser. Le bloody mary atterit par terre (elle a vraiment trop bu), on m'offre une bière. On communique à travers le patron, le dj, les "blacks" présents qui maîtrisent toutes les langues (ils sont bien les seuls). Partie de flèchettes : on arrive premières; puis elle finit première, moi deuxième, lui dernier. Les bières s'enchaînent, on danse, on rit, on se comprend de mieux en mieux. Photos, échange d'e-mail. Et puis elles demandent mon âge : grands cris quand elles apprennent que j'ai 19 ans (elles m'en donnaient 25, comme elles); à 19 ans au Japon pas d'alcool. Leur expliquer qu'en France à 18 ans on est majeur...
Et puis il est 2 heures. Demain debout 7h; elles m'emmènent au taxi.
Sayonara. C'était une bonne soirée.