jeudi 30 octobre 2008

Il neige!


La fin annoncée de l'été s'est vue consacrée par la neige de ce matin. Il n'y a plus d'automne dans mes saisons depuis quelques années déjà. Et plus j'y pense plus ça me paraît incroyable, impossible toutes ses années qui se sont écoulée. Avec le temps va, tout s'en va? Laisser filer le temps.

N'empêche que ce matin, 30 Octobre 2008 (et l'année même doit avoir son importance quelque part.), il neigeait. Trois ans après c'est toujours la même chose : je déteste les vacances d'octobre et leurs bonheurs trop courts (vague consolation pour l'avenir, quand il n'y aura plus de vacances.). (l'enseigne du 100yens shop d'Akita et le ciel bleu)

Il reste après une somme incalculables de jours gris et moroses qui se profilent à l'horizon, et au fil du temps les fêtes de fin d'année les égayent de moins en moins. Il y a eu une lointaine époque où, gamine hyper matérialiste, les fêtes qui jalonnaient l'année me retenaient chaque fois et m'empêchaient de faire mes valises (elles auraient été légères à l'époque...) : entre l'été, noël et le nouvel et mon anniversaire, il y avait toujours un évènement à attendre. Maintenant bon, j'ai assez attendu ces moments qui se sont assez répétés pour qu'ils ne soient plus aussi essentiels (j'ai quand même toujours envie de manger du foie gras, de la dinde, des petits fours et des tonnes de gâteaux arrosés de champagne et de bons vins pour les fêtes; et d'acheter une nouvelle robe spécialement pour une soirée.). Toujours envie de partir aussi, mais ça se fait petit à petit... Mais c'est encore beaucoup trop long.

Il neige! Et il y a deux mois c'était le soleil éclatant de l'enfance, la chaleur apaisante de la grande liberté d'autrefois, la (presque) insouciance de la solitude... Et maintenant coincée entre une salle de cours et une chambre, avec quelques échappées belles un week-end sur deux (et encore), et tout ça avec l'hiver qui arrive.

(la côte de Sendai)

Parlons peu mais parlons soleil : le gris du ciel me déprime et Novembre qui arrive me fait peur (un peu, je suis grande, sage et raisonnable voyons), ne parlons pas de Décembre, Janvier et Février... Ah! j'ai dit parlons soleil quand il n'y en a plus!
Un jour de ma vie, au cours de mon 19ème été (qui somme toute est le 20ème mais passons), j'ai traversé Hiroshima par 70° au moins (bon... disons 40°, ok) en plein soleil avec 90 kilogrammes (oui, oui, seulement 15 mais c'est déjà beaucoup) sur une seule épaule (le problème des sacs à ficelles, qui ne sont même pas à bandoulière)... Eh bah j'ai eu chaud. Les gens, les japonais pour être plus précis, m'ont toujours regardée avec pitié (et moquerie j'en suis certaine, de toute façon le monde entier se fout de ma geule, je le sais!) quand je trimbalais ce sac énorme (et inutile au fond). Enfin je me suis jamais plainte : j'avais personne à qui dire que j'avais : "mal au dos, mal aux pieds, mal à l'épaule, les chaussures en lambeaux et les pieds pareils, super soif, un peu faim mais en fait non parce qu'il fait super méga trop chaud dans ce pays de m**** et puis j'y comprend rien à leur langue il peuvent pas parler français?!". Tellement frustrant au bout d'un moment que, quand j'ai eu l'occasion de me retrouver en compagnie d'une française après avoir perdu mon pass de train et dû payer au prix fort plusieurs billets de train, j'en est profité pour énumérer le plus fort possible toutes les injures françaises ou non que je connaissais en plein Shibuya (bon je venais aussi de m'enfoncer l'ongle dans le doigt provoquant une coupure non négligeable vu l'instrument de torture ce qui explique le pourquoi du comment). Ce jour là il pleuvait.


(une gare, à Tokyo? je sais plus)

Chaque jour qu'on a passé là-bas on s'est promis qu'un jour on y reviendrait, et le plus tôt possible. Chaque jour que je passe ici je me dis qu'il faut que je fasse quelque chose pour être indépendante sans être dans la galère... et je ne progresse pas.