dimanche 16 novembre 2008

"j'ai la mémoire qui flanche, j'me souviens plus très bien..."

J'vais faire un tour ailleurs, arrêter de salir le ciel bleu de mes pensées noires.
L'hiver sera sur d'une acidité morose et je lui emprunte le nom qu'elle m'a donné.

"Philosopher c'est apprendre à mourir"


(title inspired by Montaigne)

Ecrire, écrire, et puis non. Plus d'intérêt à exposer le vide de mes pensées. Je tourne en rond comme un poisson rouge en cage et le temps ne passe pas, la peine diffuse qui n'a aucun sens non plus.

On apprend beaucoup de choses parfois mais rien de transcendant, toutes les réponses étaient terriblement prévisibles et ce n'en est que plus désespérant. Il n'y a que cette histoire qui n'en finit pas d'agoniser, il suffirait d'un rien pour faire avancer les choses mais rien à faire...

Et voila. J'évite de me souvenir et j'efface une à une les joies qui me reviennent, ça ne sert à rien de s'appesantir sur le passé. Et n'allons pas dire après coup qu'on a aimé si on a même pas été capable de s'en rendre compte sur le moment. J'ai tellement retenu mes envies de crier.
Si j'étais expansive ça se saurait, qu'on cesse de me reprocher un manque d'expression affective qui serait totalement déplacé. J'essaye mine de rien de vivre avec 6 milliards de personnes dans la tête.

Tout ça pour en arriver là et pourtant pendant un moment il a tout effacé. Plus envie de pleurer.
Brouiller les pistes, zigouiller son idéal, et marcher droit vers la mort.

vendredi 7 novembre 2008

"Comme on vit, comme on crève, et comme on doute"


(title inspired by Da Silva, l'instant)

J'écoute en boucle ces chansons qui ont soudain pris tout leur sens. La musique m'oppresse autant que le ciel gris, je m'arrache des éclats de rire à toutes forces parce que pleurer ne sert à rien. Je l'ai déjà assez fait. Maintenant assez.
Toutes nos conversations téléphoniques finissent sur des silences maintenant, sont abrégées à la hâte au moindre mot de l'autre. Celui de nous deux qui finira par énoncer l'évidence devra en supporter les conséquences. Le verdict finira par tomber et on ne le connaît que trop bien.

Je joue avec une lame de rasoir. Une étrange peur qui couve derrière la belle assurance qu'on applique comme crème de jour chaque matin sur son visage. Une tonne de sourire et d'assurance pour affronter la journée. Mais en cours je n'écoute plus et sur le papier les filles pointent leurs doigts vers leur crâne comme un flingue. Bang bang, you're dead.
Je m'amuse à dessiner chaque mois. Août en robe rouge et grand chapeau, Septembre affalé sur sa table, et Novembre évidemment pleure.

C'est une éternité de silence qu'on a dans la gorge. L'été rêvé à disparu et on ne pourra pas échapper à l'automne. Aucun de nous n'est absent pour manquer à l'autre. Drôle de fatalité.
Tant pis, tant pis, on survivra à chaque automne. (déjà trois ans!) Cesser de se lamenter surtout. Mais je déteste la pluie du ciel gris : j'ai envie de pleurer avec elle, comme toujours.

(photo : Hiroshima)

mercredi 5 novembre 2008

La mort dans l'âme.


Hier il était plus agréable de parler aux anciennes blessures qu'aux nouvelles. Le passé évidemment ne blesse plus. Quant au présent... qu'il aille se faire voir avec ses répliques foireuses.
Je n'avais pas entendu sa voix depuis des années et c'était un peu étrange de voir son numéro faire vibrer mon portable et l'entendre à nouveau. Il n'y a que mon cœur qui ne vibre plus dans l'histoire. Il y avait longtemps aussi que je n'avais pas ri derrière l'écran de mon ordinateur, comme une idiote, comme une pré-ado addict à msn. Hier on en est revenu là, mais désormais les interactions avec le passé n'ont plus aucune valeur sentimentale.

La pluie de Novembre sonne le glas des vacances. Encore envie de traîner des heures sans rien faire mais il va falloir attendre encore quelques semaines. Et les fêtes qui se profilent m'agacent déjà. Seuls points positifs à Décembre : après le concours blanc ce sera de nouveau les vacances et puis il débarque du Québec pour la première fois depuis des lustres. Combien de temps déjà? Six ans peut-être, va savoir. Réunions familiales en perspectives, on va encore bien rire. Par moment cette famille éclatée me manque et j'aimerai bien les voir tous un peu plus souvent. J'observe les autres, ceux qui y sont attachés à leur famille, qui ne la lâchent pas et qui profitent de toutes les occasions pour la retrouver... ça m'échappe un peu. Nous on habite au bout du monde les uns des autres, et avec ceux qui sont proches le contact n'est établi que rarement. A cause du caractère du paternel. Avec tout ça j'ai envie de les revoir. Et cet hiver il faudra en profiter pour revoir les cousins.

Ensuite il restera Février inexistant, Mars trop court, de fausses vacances d'Avril et le concours. Le temps va filer. Et les 20 ans qui se profilent à l'horizon. Joli tableau, je n'aime pas les chiffre paire dans mon âge. Et depuis mes 18 ans toutes les années paires m'apparaissent détestables. A vrai dire la majorité n'a pas été si catastrophique. On verra ce que l'on fera de nos 20 ans.
Ce n'est qu'un pas de plus vers le point final, qui aurait dû arrivé il y a bientôt deux ans, on a loupé l'heure de notre mort et maintenant on dérive.

lundi 3 novembre 2008

Le monde ne suffit pas!


(title inspired by... James Bond!)

Le chat fait des galipettes en courant après une balle. Une fois seul il s'arrête, se redresse, regarde autour de lui et très digne s'éloigne de son jeu et mine de rien s'occupe de sa toilette. La tristesse revient par vague, elle n'a plus beaucoup de sens à présent mais elle a la vie dure. La mélancolie ne se détache pas, elle se fait moins présente c'est tout. Il y a longtemps que je ne reste plus clouée au lit incapable de me lever dans la grisaille du petit matin tellement mon coeur est lourd. De ce côté là ça va mieux, j'ai appris à moins souffrir.
Ce voyage cet été c'était un peu un défi à tout ce monde social, à tous ces gens qui s'exclamaient "quoi?! tu parles toute seule?! sérieux moi j'pourrais jamais : j'aurais trop peur!" Que peut-on répondre? J'aime la solitude, peut-être parce que je n'ai jamais été seule. Elle ne me dérange pas, et je sais que je n'ai aucun mal à lier contact avec les gens. Alors en partant c'était bien la dernière chose qui m'inquiétait.
Une fois là-bas il y avait tant de choses à partager que j'ai regretté de n'avoir amené personne avec moi. Mais pas tant pour me tenir compagnie que pour leur faire découvrir des choses à eux. A Kyoto dans la chambre de la guesthouse on a longtemps débattu sur les avantages et les inconvénients des voyages seuls ou à plaisir. Ceux qui voyageaient seuls tenaient à leur solitude, ceux qui voyageaient en groupe à leur compagnie.

Cette solitude me manque maintenant, c'est très calme une vie où personne ne vit avec toi, où les gens que tu côtoies ne prétendent pas t'imposer leur point de vue. On se retrouvait parfois pour manger ensemble, pour traîner dans les rues d'un Tokyo que je ne connaissais pas encore, pour prendre un verre dans un de ces adorables cafés. J'ai retrouvé la liberté cet été. Je l'avais un peu oubliée la liberté inconditionnelle qu'exige la jeunesse et que la société lui refuse. Il n'y avait plus de limites. Je me suis levée certains matins sans savoir quoi faire et j'ai pris le train sans aucune destination. Là je suis tombée sur des merveilles.
J'ai retrouvé une part de mon adolescence que j'avais oublié, celle qui s'était jurée que rien ni personne ne l'attacherait. Depuis je ne tiens plus en place et je ne cesse de faire des plans pour quitter enfin la maison familiale.

Retourner au Japon. A la vie facile de quand on a tout l'argent qu'il faut pour faire ce que l'on veut quand on veut. Il fallait faire attention à l'argent quand même et à l'autre bout du monde on me pensait bien incapable de le gérer. Lassitude de ne pas être considérée comme responsable. Après démonstration qu'il me restait largement de quoi survivre et que si un jour je dépassais le quota fixé de 60€ je me restreignais le lendemain si bien que je ne risquais pas d'être à sec on m'a laissée tranquille.



Souvenirs que tout ça, j'ai un peu de mal à réaliser que maintenant c'est fini et que je suis de nouveau enchaînée aux études et à cette maison... Il faudra bien s'y faire : j'ai un concours en Avril!


(photos : du traditionnel + la côte du Nord-Est vue du train)


dimanche 2 novembre 2008

"l'homme orgueilleux seul croit qu'il vivra toujours."


(title inspired by A. Cohen.)

Et répondre au commentaire qu'elle laisse. Nouvelle utilité du blog. Je suppose que oui, que ce que je ne veux pas le dire je le cache encore, et mieux, en le disant. Même dans mon "journal" il n'y a jamais aucun nom, aucun fait réel et si quelqu'un le lisait je ne crois pas qu'il y comprendrait grand chose. Je ne nomme jamais personne et mes notes sont une succession de "il", de 'lui", de "toi", de "elle" dans lesquels je me retrouve mais je suis certainement la seule. Quelques noms de code aussi, que seuls les intéressés, s'ils passent, peuvent comprendre : la fée, le chat, l'étincelle (ça colle à la peau hein?), la fleur (mais elle elle ne passera jamais...)... Celui-ci est (était) lisible parce que c'était un journal de bord en quelque sorte et qu'il fallait bien qu'il soit clair pour être compris. Maintenant ça risque de l'être un peu moins : si je raconte ma vie on retombe dans l'obscur.

Voyons, il faut faire clair! En ce moment je prend des heures pour manger des plats pourtant basiques : pâtes, pain, patates sautées, céréales... L'inconvénient des dents de sagesse quand elles ne sont plus là. Ne pas se plaindre : ça ne fait pas mal, c'est déjà ça...
J'ai aussi un oeuf de pigeon dans la joue droite, mais entre nous j'accepte tout tant que ce n'est pas douloureux et irrémédiable!
Il y a trois ans il faisait beau, beaucoup trop beau et j'aurais aimé lacérer le soleil, étendre un voile noir sur mon monde. J'ai dormi pendant trois jours sans me lever. C'est une manie à la fin de l'automne de dormir sans cesse. Il faut que j'arrête de compter les années qui se sont écoulées, ça fait comme un gouffre béant et ça ne sert à rien. J'ai aboli mon passé je ne sais plus trop quand et mon futur bien avant. Mais se dire ça c'est déjà penser au passé.

Japon encore puisqu'il faut toujours y revenir. Le soir les filles, bourrées au bout d'une bière, me sautaient au cou quand je répondais à leurs compliments. La première que j'ai rencontre était d'ailleurs tellement morte qu'il a fallu que je manœuvre habilement pour pas me faire embrasser... et ses amies s'excusaient pour elle. Un japonais ça s'excuse tout le temps (faire des généralités de temps en temps) et quand c'est toi qui fait une connerie, c'est encore lui qui s'excuse! bon. A l'ouverture des dépato (les grands magasins ouvrent à 11heures) et pendant 10 minutes, les vendeuses s'inclinent au passage des premiers clients. Impression d'être enfin devenue reine d'Angleterre. Le son des cigales n'est pas le même à Hiroshima et à Tokyo. Il existe un petit Tokyo, avec des coins totalement improbables, et des cafés adorables. Dans un magazine importé de là-bas et reçu il y a un an ou deux il y a une photo d'une pinkgirl, vendeuse dans un magasin pink-kawai d'Harajuku dans lequel on m'a emmené; je m'en suis rendue compte en rentrant : la fille était aussi effrayante en photo qu'en vrai (elle a des diamants à la place des sourcils...)


(into Japan)

samedi 1 novembre 2008

Demain il fera jour.





Avec celui-ci ça doit faire quelque chose comme 8 blogs de ma plume qui traînent sur le net... Une bonne dizaine peut-être avec tous ceux que j'ai oublié immédiatement après les avoir créés... Une dizaine de pages pour jeter des mots et que surtout personne ne les lise en sachant qui les écrit, j'aime l'anonymat d'internet.
Je dis cela parce que je me demande ce que je vais faire de celui-ci... Il n'a existé que pour un mois aussi n'a-t-il plus de raison d'être. Mais comme certains continuent à y venir pour voir les photos, ou simplement pour lire (bande de lâche montrez-vous!; enfin comme je viens de découvrir qu'une certaine étincelle avait laissé une trace depuis le 1er Août, je me dis que si vous veniez à vous manifester je n'en saurai rien avant Noël...!) je continue d'écrire.

Mais parler du Japon (et de ma vie), puisque tel est le sujet du blog, en y étant plus c'est un peu dur... Alors raconter les souvenirs, les journées ensoleillées qu'on a oubliées de dire? Pourquoi pas.
Dire maintenant ce que je n'ai pas dit : que quelques heures avant de prendre l'avion; quand je me suis retrouvée seule chez lui à devoir descendre ma valise, mon sac énorme et autre dans l'escalier étroit puisque l'ascenseur ne fonctionnait; je me suis sentie terriblement seule et stupide de partir seule. Tout le long du trajet jusqu'à l'aéroport j'ai essayé de retrouver pourquoi est-ce que j'avais voulu partir. L'angoisse s'est un peu apaisée là-bas, une fois que la valise est partie, que des employés m'ont assuré que si j'avais besoin d'un guide ils me suivraient au bout du monde. Mais pendant 11h30 de trajet on a le temps de cogiter, et pendant les premières heures et les dernières je me suis maudite et si je n'avais été si haut j'aurais bien fait marche arrière.
Evidemment à l'arrivée ça a été pire. Une heure pleine rien que pour sortir de l'aéroport, je ne sais combien de temps de trajet en bus, et puis débarquée à Shinjuku je me suis retrouvée seule sur le trottoir. "Bon Clémence là, t'es dans la merde. T'as aucun numéro de téléphone, ton portable est déchargé et de toute façon ne passe pas ici. Tu connais pas absolument pas Shinjuku donc tu vas éviter de te lancer à la recherche d'une cabine téléphonique qui ne t'avancerait pas plus... Mais qu'est-ce que t'es venu fout*e ici?! qu'est-ce qui t'a pris de partir toute seule?! Reste plus qu'à attendre." voila à peu près ce que je me suis dit. Après tout est allé mieux, je me suis retrouvé dans un grand appartement dans Shinjuku, avec distrib' et combini juste un bas de l'immeuble, et quelques cafards comme collocs.

Quant à ce qui se passe maintenant, en France, je ne sais pas où ça va me mener. J'évite les interrogations vaines et épuisantes du genre : "que vais-je devenir?" Même si je ne sais absolument pas où je vais, j'ai pris l'habitude avec le temps de dire "m*rde, advienne que pourra!" et en ce moment c'est un peu ça. Les cours me gavent, n'avancent pas assez vite, ou peut-être trop. On ne m'a pas laissé le temps de respirer avant de replonger. C'est comme toujours : rien de fantastique mais rien de catastrophique non plus... Peut-être qu'avec un 2 de moyenne au concours à la fin de l'année je me réveillerai... Même pas sur.
Assez parler.


Un temple pour Maryon, si elle passe encore par ici.